Entrevue avec Me Gilles Ouimet, bâtonnier du Québec en 2010-2011 et candidat aux élections provinciales

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Il a été bâtonnier du Québec en 2010-2011 et bâtonnier de Montréal en 2007-2008. Il a également été à la tête du Comité en droit criminel du Barrreau du Québec et substitut du Procureur général du Canada ainsi que chef d’équipe des procureurs en matière de fraude fiscale au sein du ministère fédéral de la Justice pour le Québec. Il a également été chargé de cours en droit criminel à l’Université de Montréal et à l’Université McGill en plus d’être co-auteur, avec l’honorable Guy Cournoyer, du Code criminel annoté. Il est cité dans « Best Lawyers in Canada ». En parallèle à sa pratique privée, il a décidé de se lancer en politique sous la bannière du Parti Libéral du Québec parce qu’il a le désir qu’on parle davantage de la justice. Pour lui, l’accès à la justice doit être une préoccupation du monde juridique mais aussi de nos dirigeants politiques. Il souhaite que les citoyens soient convaincus qu’ils ont un véritable accès à la justice. Fort d’une expérience de plus de 25 années courronnées de succès, c’est avec humilité qu’il a donné une grande partie de son temps afin de partager avec Jurizone son cheminement. C’est un juriste passionné que nous avions rencontré, un individu déterminé à qui nous avons parlé.

Jurizone : Me Ouimet, vous avez été bâtonnier du Québec 2010-2011, que tirez-vous en terme de constatations et d’expériences de cette année à la tête du Barreau du Québec, l’Ordre professionnel des avocats ?

Me Gilles Ouimet : J’ai eu l’occasion de répéter en tribune que c’est un privilège d’être choisi par les membres de la profession. C’est une richesse et un privilège de travailler au niveau de la Justice pour avancer les dossiers et défendre ce qui m’est cher, notamment le respect et la diversité du membership. C’était un terme valorisant. Comme bâtonnier, on droit prendre la parole publiquement, que ce soit lors de cérémonies, d’allocutions, devant les médias, c’est une expérience professionnelle très bénéfique, j’ai appris beaucoup de cette expérience là, ce qui m’a amené à constater que j’étais prêt à m’impliquer plus amplement en politique.

Jurizone : Avant de devenir bâtonnier du Québec, vous étiez impliqué sur le conseil du Barreau de Montréal pendant de nombreuses années en plus d’avoir été Bâtonnier de Montréal pour l’année 2007-2008, est-ce le même type d’expérience que celui du Barreau du Québec ? En quoi est-ce différent ?

Me Gilles Ouimet : En fait, j’ai choisi de poursuivre mon implication, ça allait dans la même continuité.

Jurizone : En plus de ces fonctions de bâtonnier que vous avez occupé à travers les années, vous avez également été à la tête du Comité en droit criminel du Barrreau du Québec et substitut du Procureur général du Canada ainsi que chef d’équipe des procureurs en matière de fraude fiscale au sein du ministère fédéral de la Justice pour le Québec. Il s’agit là de plusieurs fonctions où le leadership et la responsabilité sont d’une grande importance. Quelles sont selon vous les principales qualités qu’il faut avoir pour assumer de telles fonctions ?

Me Gilles Ouimet : Du leadership évidemment. Mais aussi, pour moi le travail d’équipe, la notion d’équipe est au coeur de ce que je suis. Ça s’est manifdesté tout au long de mon parcours peu importe les fonctions. La capacité d’écoute des gens, des membres d’une équipe, c’est un aspect essentiel tout comme la capacité d’innover, d’apporter à l’équipe des idées nouvelles. Bref, ça se résume en écoute et en capacité d’arriver avec des idées.

Jurizone : Sur un autre ordre d’idées, vous avez aussi pratiqué le droit au privé en droit criminel et pénal. Or, vous avez pu voir en quelque sorte les deux côtés de la médaille dans un même domaine. Que pouvez-vous dire sur ce genre de pratique ?

Me Gilles Ouimet : Le fait d’avoir exercé en poursuite et en défense n’y change pas beaucoup, d’ailleurs j’agis encore en matière disciplinaire pour certains ordres professionnels. J’ai toujours abordé mon travail a travers les principes et la règle de droit pour pouvoir occuper les fonctions de poursuivant et d’avocat de la défense, il faut toujours resté attaché à la règle de droit et aux valeurs fondamentales. Or, il s’agit plus d’un fil conducteur sans contradiction.

Jurizone : Il est également pertinent de noter que vous avez été chargé de cours en droit criminel à l’Université de Montréal et à l’Université McGill. À quel point trouvez-vous important la diffusion du savoir ?

Me Gilles Ouimet : C’est fondamental. C’est l’une des responsabilités des avocats dans la société québécois. Les gens n’ont pas une bonne perception ni une bonne connaissance du système judiciaire, on a une responsabilité de leur offir une meilleure connaissance du monde de justice.  L’enseignement et les entrevues, c’est un certain devoir pour moi pour expliquer la règle de droit et diffuser du savoir.

Jurizone : Vous parlez de diffusion de savoir. Quelle différence voyez-vous entre la théorie ou l’apprentissage et la pratique au niveau du droit ?

Me Gilles Ouimet : Il y a de très grandes différences. L’apprentissage théorique est essentiel mais c’est une petite partie de ce qu on doit apprendre.

Jurizone : Y a-t-il des améliorations à amener à ce niveau ?

Me Gilles Ouimet : Être sur le terrain, c’est là qu’on apprend véritablement à devenir un criminaliste, au-delà de la théorie du droit, le droit criminel est un droit profondément humain qui se vit à la fois du point de vue de la victime, des  témoins et de l’accusé. L’être humain est au coeur du système de justice.

Jurizone : Sur un autre plan, vous êtes également co-auteur, avec l’honorable Guy Cournoyer, du Code criminel annoté, comment pouvez-vous nous décrire cette expérience de rédaction ?

Me Gilles Ouimet : Ça s’inscrit dans mon amour de la théorie du droit, j’adore le droit, le droit criminel en particulier. Pour moi, c est une occasion unique de travailler a diffuser une meilleure connaissance du droit criminel , on se considere privilégié de faire ce que l’on aime.

Jurizone : Me Ouimet, comme nous pouvons le voir, vous avez un cheminement professionnel impressionant, qu’est-ce qui vous a motivé à passer à travers autant d’expériences aussi intéressantes les unes que les autres ?

Me Gilles Ouimet : Tout simplement la volonté de faire mon chemin, tracer ma route dans cet environnement professionnel, pas de plan prédeterminé. C’était pour moi de faire le mieux que je pouvais et de suivre les différentes opportunités qui se présentaient, vous vous considérez privilégié.

Jurizone : Quelles sont les principales caractéristiques que devrait posséder un avocat pour bien réussir ?

Me Gilles Ouimet : Pour moi, ce que je dis aux jeunes avocats qui se lancent dans le domaine, la passion et la détermination sont les caractéristiques essentielles. Il faut être déterminé pour faire face aux difficultés qui se présentent lorsqu’on entame notre carrière. Par exemple, pour se distinguer lorsqu’on est plusieurs à postuler, la façon pour se demarquer, c’est la passion, ça c’est une caractéristique très utile pour les jeunes avocats.

Jurizone : Vous êtes cité dans le répertoire « Best Lawyers in Canada », qu’est-ce qui mène un avocat à ce niveau selon vous ? Est-ce qu’on parle toujours des mêmes caractéristiques que vous avez mentionné ?

Me Gilles Ouimet : Oui et la notoriété avec le temps qui bâtie notre réputation et celle-là se diffuse tranquillement dans la communauté juridique et on en vient à avoir cette reconnaissance des pairs. Je me considère privilégié. Je ne veux pas parraître arrogant, mais j’ai 25 ans d’expérience professionnelle de 25 ans et cela m’a permis de montrer la qualité et le sérieux dont je peux faire preuve. Je suis un avocat sérieux, intègre. J’ai à coeur l’intérêt du client et l’intérêt public. Faire partie du répertoire « Best Lawyers in Canada » est une reconnaissance de tout cela.

Jurizone : À quel point le fait d’être cité dans un tel répertoire vous encourage-t-il à poursuivre sur la même lancée ?

Me Gilles Ouimet : Pour moi, je prends cette reconnaissance, je suis heureux de poursuivre le travail sur le même engagement, la même détermination et les mêmes valeurs fondamentales.

Jurizone : Pensez-vous que la profession d’avocat prendra une direction en particulier dans les années à venir ?

Me Gilles Ouimet : C’est une question très intéressante, comme bâtonnier et comme avocat on s’interroge, on essaie de voir dans quelle direction va aller l’accès à la justice. Dans mon engagement politique, j’ai le désir qu’on parle davantage de la justice et donc, l’accès à la justice doit être une préoccupation du monde juridique mais aussi de nos dirigeants politiques. Je pense l’effort collectif est un aspect important. Il faut travailler sur cela, convaincre nos citoyens qu’ils ont un véritable accès et mettre en place les mesures nécessaires. En participant au débat sur la question récemment, j’ai pu mentionner l’engagemrent du Parti libéral du Québec de tenir des états généraux et de trouver des moyens à ce niveau.

Jurizone : Vous vous présentez comme candidat aux élections provinciales, pourquoi vous avez fait ce choix de faire le saut en politique ?

Me Gilles Ouimet : Tantôt, j’ai parlé de mon parcours comme bâtonnier et des apprentissages pertinents qui m’ont convaincu de relever des défis, et d’occuper les fonctions de député. C’est fort de cette expêrience et de mon souhait qu’on parle davantage de la justice que j’ai décidé de me lancer. Je n’avais pas d’engagement jsuqu’alors. J’ai décidé de m’impliquer pour faire avancer les choses.

Jurizone : Pour terminer, nous avons soulevé lors de cette entrevue la question de l’accès à la Justice, que devrait-il être fait de façon générale pour rendre la Justice plus facilement accessible ?

Me Gilles Ouimet : Pour moi, c’est deux moyens pour améliorer les choses : D’abord, les modes alternatifs de résolutions des conflits (médiation, conciliation), une approche mise de l’avant par le barreau. Il y a aussi le mouvement de l’approche du langage clair, je ne sais pas si vous êtes familier avec cette approche. En 2010, Éducaloi avait tenu un colloque pour rendre les documents juridiques (jugements, lois, contrats, avis jurdiques, etc.) rédigés de façon à les comprendre. Également, il y aurait la tenue d’état généraux tels que demandés par le barreau pour rechercher des solutions. Le Parti libéral du Québec s’est tenu à engager cela dans un gouvernement libéral. Bref, il n’y a pas de solutions simples, mais des mesures sont nécessaires.

 

(c) Jurizone, 2012

 

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