Entrevue avec Me Angelo Rubino, Vice-président de Les chaussures Rubino et avocat à Amato Nephtali Rubino.

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L’entrepreneurship naît parfois avec l’individu. Être un jeune avocat responsable de l’aspect légal d’une entreprise comptant une vingtaine de magasins à grandes surfaces et employant plus de 150 personnes tout en ayant son propre cabinet n’est sûrement pas de tout repos et exige une grande forme de maturité et de responsabilité.  Bien qu’il aime se décrire comme un avocat de formation qui vend des chaussures pour survivre, c’est un entrepreneur dans l’âme descendant d’une famille d’entrepreneurs. Dès ses débuts, il décide de se lancer à son compte en association avec deux autres confrères pour fonder le cabinet  Amato Nephtali Rubino. En parallèle, il s’occupe d’une entreprise connaissant beaucoup de succès et s’impliquant au sein de la société, Les chaussures Rubino. C’est muni d’un grand humour accompagné d’humilité que Me Angelo Rubino a accordé cette entrevue à Jurizone.

 

Jurizone : Maître Rubino, vous êtes avocat à votre compte en plus d’assurer l’aspect légal d’une entreprise familiale, comment trouvez-vous l’expérience ?

Me Angelo Rubino : Si vous choisissez un travail que vous aimez, vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie…je n’ai pas l’impression de me rendre au boulot, mais plutôt d’aller m’amuser à chaque jour. On dit que le droit mène à tout, alors j’aime souvent me décrire comme un avocat de formation qui vend des chaussures pour survivre. Je suis avant tout un avocat qui brasse des affaires et qui cherche toujours une nouvelle opportunité. (rires).

Jurizone : Vous avez travaillé au sein d’un cabinet d’avocats pour ensuite vous lancer à votre compte en association avec deux autres confrères. Vous venez de parler de brasser des affaires, pouvez-vous nous en dire un peu plus long sur votre choix pour cette option de pratique ?

Me Angelo Rubino : Après mes études, je suis entré au service du cabinet Doyon Izzi Nivoix comme stagiaire en 2009 et j’ai été embauché à titre d’avocat faisant partie du groupe de litige en 2010 après mon admission au Barreau du Québec. J’ai eu la chance de travailler avec Me Régis Nivoix qui compte 35 ans d’expérience dans le domaine. Ce dernier m’a appris les rudiments de la pratique en litige civil et commercial. Venant d’une famille d’entrepreneurs, j’ai réalisé tôt que je ne pouvais être un employé toute ma vie. Après ce passage nécessaire en cabinet, je suis retourné dans l’entreprise familiale en 2011, Rubino chaussures. Quelques mois après mon retour en entreprise, je décidais avec mes futurs associés, de partir notre propre étude légale. Ce qui m’a attiré de cette idée était surtout l’aspect «business» du bureau, l’envie de vouloir continuer à servir certains clients et de ne pas perdre ce que j’avais acquis lors de mon passage en cabinet. Il s’agissait d’un beau défi à relever autant personnellement que professionnellement.

Jurizone : Vous êtes donc co-fondateur du cabinet Amato Nephtali Rubino (ANR), pouvez-vous nous parler un peu de la vie quotidienne de celui-ci ?

Me Angelo Rubino : Au départ, nous étions trois associés avec des rôles vraiment distincts. Quelques mois après notre association, Me Franco Amato a eu une offre pour se joindre à l’Organisation Internationale du Travail à Genève en Suisse, pour un contrat d’un an. Il agit toujours à titre de consultant pour ANR. Mon associé, Guy Nephtali, s’occupe pour sa part de dossiers d’immigration, de litige civil et il pratique en droit des sûretés. Notre clientèle est diversifiée et est surtout composée de PME.

Jurizone : En parallèle à votre pratique privée, comme nous l’avons mentionné auparavant, vous vous occupez également de l’aspect légal d’une entreprise comptant une vingtaine de magasins à grandes surfaces et employant plus de 150 personnes, soit Les Chaussures Rubino Inc. Parlez-nous un peu de l’entreprise.

Me Angelo Rubino : Rubino est une entreprise dynamique qui œuvre depuis plus de 20 ans dans l’industrie de la chaussure. C’est vant tout une entreprise familiale et un travail d’équipe. J’ai la chance de travailler avec mon frère jumeau, Gerardo, qui est également avocat de formation et mon père qui est surtout impliqué au niveau de la construction et du développement immobilier. Notre objectif ultime est de devenir le chef de file de l’industrie des chaussures de marques au Québec. Pour cette raison, nous prévoyons ouvrir plusieurs autres succursales et sommes en train de compléter la rénovation de toutes les succursales Rubino. Notre but est doubler le nombre de succursales en passant de 20 à 40 magasins. Ce qui nous motive c’est d’offrir à nos clients les meilleures marques, aux meilleurs prix, pour femmes, hommes et enfants.

Jurizone : En quoi consistent vos tâches au sein de celle-ci ?

Me Angelo Rubino : Lors de mon retour dans l’entreprise familiale en 2011, mon objectif principal était d’élaborer une stratégie de développement afin de soutenir un plan quinquennal de croissance qui prévoit l’ouverture de plusieurs nouvelles succursales Rubino. Mon père nous a enseigné, à un jeune âge, qu’en tant que gestionnaire il fallait savoir tout faire dans l’entreprise! Pour cette raison mes tâches au quotidien sont tellement variées et dynamiques. Une journée, je peux gérer les opérations quotidiennes des vingt succursales Rubino. Encadrer la gestion, la supervision, le recrutement et la motivation de plus de 150 employés. Le jour suivant, je peux m’envoler pour l’Europe pour assister à un rassemblement de l’industrie de la chaussure. Au quotidien, je gère également tous les aspects entourant les relations publiques de l’entreprise, ainsi que le développement du commerce en ligne (www.rubinoshoes.com). Avec l’aide de mon frère, je gère le contentieux légal de l’entreprise. Ce qui nous amène souvent à analyser, négocier et rédiger des contrats et des baux commerciaux. Également à représenter l’entreprise devant différentes instances administratives et judiciaires.

Jurizone : Comment arrivez-vous à gérer votre temps entre votre firme et l’entreprise familiale ?

Me Angelo Rubino : Évidement, ce n’est pas toujours de tout repos! Mais j’ai la chance de travailler avec un associé, Me Guy Nephtali, qui est très impliqué dans son travail. Je ne peux demander meilleur associé! Mon rôle au sein du cabinet est surtout au niveau du développement des affaires. Souvent j’ai un contact, je l’amène au bureau et mon associé s’occupe du reste. Je me sers de mon réseau de contact pour développer des affaires pour le cabinet. Par chance, les bureaux de Rubino et du cabinet ANR sont à distance de marche, ce qui me permet de me promener d’un endroit à l’autre facilement, le tout en faisant un peu d’exercice! (rires)

Jurizone : On dit souvent « L’habit ne fait pas le moine ». Vous, qui êtes tout de même impliqué dans l’industrie de l’habillement et de la mode, qu’en dites-vous ?

Me Angelo Rubino : Il ne faut pas toujours juger une personne par son allure et il faut se méfier des apparences. Mais, je vous avoue que lorsque je rencontre une personne je regarde souvent les pieds en premiers! « Dit moi ce que tu portes et je te dirai qui tu es! » (rires). La mode représente assurément notre culture et c’est également un reflet de notre personnalité.

Jurizone : On voit souvent des avocats et des avocates habillés de façon propre et à la fine pointe de la mode, que ce soit dans les Palais de Justice, dans les bureaux ou sur le terrain. Jusqu’à quel point pensez-vous que la tenue vestimentaire de ceux-ci est importante à la profession ?

Me Angelo Rubino : N’est-il pas vrai qu’«on reconnaît un bon ouvrier à ses outils» ? L’habillement est certainement un très bon outil à ne pas négliger! S’habiller est avant tout un mode de vie. C’est l’expression de qui nous sommes en tant qu’individu. Dans un métier ou la première impression est souvent primordiale, il faut avoir l’air professionnel. Dans le contexte économique actuel et la concurrence accrue, il ne faut surtout pas que des clients ou prospects manque de confiance et change de cap. L’habillement est une question d’image et est un véritable signe de reconnaissance. Il en dit long sur vous. Il faut être professionnel et crédible face aux clients. Feriez-vous affaires avec un avocat avec le fond de culotte qui touche à terre et une casquette par en arrière? Moi non! (rires).

Lors d’un procès les avocats doivent porter la toge mais en chambre de pratique la vraie nature de chacun est exposée. On constate l’élégance de certains et le laisser-aller d’autres. Peu importe que l’avocat soit togé ou non, ses chaussures sont toujours en évidence, d’ou l’importance de visiter un magasin Rubino !

Jurizone : En parlant de Rubino, votre entreprise organise annuellement le Gala Rubino au profit d’Opération Enfant Soleil et du Fonds Sarah Cook. Parlez-nous un peu de cet événement.

Me Angelo Rubino : Il s’agit de la quatrième édition de notre Gala. La cause des enfants malades nous tient vraiment à cœur. Comme vous le savez, aucune richesse n’est plus importante que celle de la santé, et ce, pour tout individu, peu importe son âge. Cependant, le fait qu’une jeune vie soit mise en péril est une grave injustice. C’est la raison pour laquelle nous sommes impliqué dans cette cause. Cette année, l’évènement se tiendra le 10 novembre au Château Classique et notre objectif est d’amasser plus de 50,000$ pour les enfants malades. Il s’agit d’une soirée casino unique en présence de nombreux et éminents membres du milieu des affaires.

Jurizone : Quelle est selon vous l’importance de l’implication du monde des affaires et du monde juridique au sein de la société ?

Me Angelo Rubino : La contribution du monde des affaires et juridique au sein de la société est primordiale. L’engagement d’une entreprise au sein de la communauté est essentielle et permet d’améliorer et rehausser la réputation et l’image de marque d’une entreprise. L’entreprise du 21ème siècle doit être impliqué au sein de la communauté ce qui contribue à la rendre plus innovatrice, productive et compétitive.

Tous droits réservés (c) Jurizone, 2012

 

1 COMMENT

  1. Félicitations et Bravo!

    M Angelo vous êtes un exemple de réussite et détermination professionnelle

    j’ai bien aimé cette entrevue.

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