Détenteur d’une maîtrise en administration des services de santé, d’une maîtrise en mathématiques et d’un baccalauréat en mathématiques, il poursuit actuellement des études en droit après avoir débuté une carrière en enseignement. En parallèle à ses études actuelles, il est vice-président du comité des usagers du Centre hospitalier de St. Mary ainsi que membre du comité des usagers du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Jonglant entre l’administration des services de santé et le droit, il considère ces deux domaines semblables sur plusieurs points, qui sont tous les deux la conséquence de cet étudiant voulant redonner à la société ce qu’elle lui a généreusement donné lors de certaines épreuves. Entretien de Jurizone avec M. Aryan Bayani, actuellement étudiant en droit qui parle plus de cinq langues et dont la détermination le pousse à développer ses connaissances dans différents domaines pour servir davantage la société.
Jurizone : M. Bayani, vous avez choisi le droit après avoir complété une maîtrise en administration des services de santé, une maîtrise en mathématiques et un baccalauréat en mathématiques. Pourquoi ?
Aryan Bayani : Au début, je voulais devenir professeur de mathématiques. Pendant mes études de maîtrise en mathématiques où il fallait que je passe énormément du temps dans mon bureau travailler sur les problèmes abstraits en solitude, j’ai réalisé que ce que je faisais ne servait probablement pas directement à ma communauté. De plus, je voulais travailler auprès des gens. J’ai eu donc l’idée de changer ma carrière et c’est à ce moment que j’ai postulé pour la maîtrise en administration des services de santé. Heureusement dans cette maîtrise, j’ai fait un cours sur les aspects juridiques des services de santé. Ce cours m’a amené à entreprendre des études de droit où je peux non seulement servir la communauté, mais aussi appliquer mes connaissances de la logique apprise en mathématiques.
Jurizone : Quelle comparaison faites-vous entre l’administration des services de santé, les mathématiques et le droit ?
Aryan Bayani : Naturellement, l’administration des services de santé et le droit se chevauchent dans plusieurs dimensions, que ce soit au point de vue académique (sciences sociales) ou professionnel. Aussi, les notions mathématiques sont beaucoup utilisées en droit. L’induction, la preuve par contradiction, établissement de la preuve à partir des données, la nécessité et suffisance des conditions en sont des exemples.
Jurizone : En quoi ce cheminement académique peut être un atout pour vous en tant qu’avocat dans l’avenir ou pour un employeur éventuel ?
Aryan Bayani : Les études en mathématique m’ont appris de la rigueur dans mes pensées et ma façon d’attaquer des questions juridiques. Les études en administration m’ont montré comment avoir une perspective systémique et organisationnelle lorsqu’il faut analyser les enjeux de la société.
Jurizone : Et en quoi des études en droit vous seront plus intéressantes ?
Aryan Bayani : J’ai enseigné pendant quelques années, et je me suis toujours vu en tant que professeur. Je pense qu’enseigner le droit sera l’ultime prix pour ma carrière. Il s’agit des études où il faut marier la science pure avec la science sociale tout en solidifiant ce mariage avec le fait que celui-ci servira la société et même la culture de notre pays.
Jurizone : Pourquoi avez-vous opté pour l’Université du Québec à Montréal ?
Aryan Bayani : L’UQÀM est une université qui donne de la chance aux étudiants comme moi qui trouvent leur passion tard dans leur parcours. De plus, sa culture riche et son implication dans la société me préparent pour ma carrière d’avocat ou professeur après mes études. À mon avis, une université est définie par ses étudiants et je trouve que mes collègues sont immensément aidants et l’esprit de succès solidaire est très présent.
Jurizone : Avec le cheminement que vous avez, on constate que l’éducation est importante pour vous. Pourquoi ?
Aryan Bayani : D’abord à cause de mes parents qui m’ont toujours encouragé et m’ont aidé à trouver mon chemin. Aussi, parce que j’ai recommencé mes études à l’âge de 25 ans. Depuis le jour où j’ai décidé de poursuivre mes études, je n’ai pas arrêté.
Jurizone : Vous vous êtes impliqué au niveau communautaire en parallèle à vos études au cours des dernières années ?
Aryan Bayani : Il y a quelques années que mes parents sont malheureusement tous les deux devenus gravement malades. J’ai vu comment notre société nous a aidés et comment mes parents étaient gracieusement traités par notre système de santé. Une fois, les deux guéris, je ne pouvais pas ne pas redonner ce que j’avais reçu et c’est pour cette raison-là que j’ai décidé de faire du bénévolat et m’impliquer dans la communauté.
Jurizone : Pouvez-vous nous en nommer quelques-unes de vos implications ?
Aryan Bayani : Je suis le vice-président du comité des usagers du Centre hospitalier de St. Mary ainsi que membre du comité des usagers du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Avant de joindre le comité des usagers, je faisais du bénévolat au département de psychiatrie du Centre hospitalier de St. Mary.
Jurizone : C’est quoi l’importance de s’impliquer au sein de la communauté pour vous ?
Aryan Bayani : Je crois fortement qu’il faut s’impliquer au sein de la communauté. Je suis venu au Canada quand j’avais 20 ans et dès le début, j’étais chaleureusement accueilli. C’est en m’impliquant que je peux remercier la générosité de mon nouveau pays et avoir le plaisir de me sentir faisant partie de la société. L’implication dans la communauté m’approche à ma nouvelle société et culture.
Jurizone : Vous parlez plus de cinq langues, comment voyez-vous l’importance des langues de nos jours ?
Aryan Bayani : À part le fait que ceci ouvre plusieurs portes pour des carrières dans les cabinets qui travaillent avec des partenaires à l’international, je crois qu’apprendre des langues m’ouvre à d’autres cultures et ainsi à d’autres façons de voir le monde.
Jurizone : Comment voyez-vous l’avenir du droit ?
Aryan Bayani : Pour moi, le droit est la réflexion d’une société et donc il est très cher. L’image des droits et libertés d’une société est son système de justice. On est en train de voir une nouvelle mode et forme de la justice au Québec aujourd’hui que je trouve fascinant, la justice participative. Le fait que dans un futur pas très loin nous réglons en participation nos différends me dit qu’on observera une société plus collaborative à l’avenir.
Jurizone : Maintenant que vous êtes engagé dans des études en droit, quels conseils donneriez-vous à des personnes qui suivraient votre cheminement ?
Aryan Bayani : Il n’est jamais tard de poursuivre ses rêves. J’encourage tous les gens qui sont intéressés par les études de droit de s’y mettre et trouver une façon d’y arriver.
Jurizone : Y a-t-il quelque chose que vous souhaitez leur dire ?
Aryan Bayani : Oui, ceci est pour les futurs étudiants de droit. Comme disait une amie, elle-même étudiante en droit: « Tous les chemins mènent à Rome, mais en droit c’est l’inverse. Faire un baccalauréat en droit, c’est Rome, celui-ci peut nous amener là où l’on aimerait ».
(c) Jurizone, 2016.