Qui ne connaît pas la chanson « Happy birthday to you » ?
Il s’agit là de l’une des chansons les plus connues dans le monde et probablement la plus chantée à des gens de toutes sortes, les petits comme les grands, âgées comme moins âgées, chinois comme américains, hommes comme femmes, présidents comme citoyens, etc.
Mais, combien savent que cette chanson si populaire et chantée par des millions de personnes a des droits d’auteur malgré tout ?
Accordez un peu d’attention aux génériques de films dans lesquels vous entendez la chanson « Happy birthday to you » et vous comprendrez cet article.
Malgré ses quelques vers, cette chanson a connu une gloire sans précédant dans le monde de la musique. Au-delà des paroles, son rythme a suivi l’adaptation de la chanson dans plusieurs langues à travers la planète. Ce n’est pas tout, même dans l’espace on l’a chanté et plusieurs commerçants en ont tiré profit. Même Marilyn Monroe l’a chantée au président John F. Kennedy !
C’est vers 1893 que tout commence au Kentucky par les mots « Good morning to you », une mélodie et des paroles composées par Mildred J. Hill et Patty Hill pour être chantée aux jeunes élèves à chaque matin. En 1924, Robert Coleman publie un livre à chansons dont fait partie « Happy birthday to you », fortement inspirée de la mélodie de Mildred J. Hill. Cependant, l’initiateur de ces termes demeure un mystère.
Plusieurs usages controversées de la mélodie de Mildred J. Hill voient le jour. Ce qui pousse Jessica Hill, la sœur des deux premières qui tenait aux droits d’auteur de la mélodie en leur nom, à intenter des procédures judiciaires afin de démontrer les similarités entre « Happy birthday to you » et « Good morning to you ». Elle finit par avoir gain de cause en 1934. Malheureusement, Mildred J. Hill était déjà décédée à cette époque.
Les droits deviennent officiellement protégées en 1935. Alors que cette protection a due expirer 56 ans plus tard selon les termes de la loi, plusieurs modifications finissent par protéger cette chanson jusqu’en 2030. À travers le temps, les droits d’auteur ont passé entre les mains de John F. Sengstack, un comptable New-Yorkais qui a acquis la compagnie Clayton F. Summy, alors propriétaire de ces droits, vers la fin des années ’30. Dans les années ’70, la dénomination de la compagnie a été modifiée pour Birch Tree Ltd et passe aux mains de Warner Communications en 1998 pour environ 25 millions de dollars (à noter que la chanson amène plus de 2 millions de dollars de redevances chaque année) ! La compagnie deviendra ensuite Summy-Birchard music, détenue par le conglomérat AOL Time Warner.
Au-delà de son aspect historique, la question qui se pose est la suivante : Si on chante « Happy birthday to you » à un frère, une sœur ou un ami, sans demander la permission de l’éditeur ou lui payer des redevances, sommes-nous en train de contrevenir aux droits d’auteur ? Pour répondre à cette question, il faut bien sûr interpréter les termes mêmes de la loi qui la protège. Ceux-ci y vont d’une certaine relativité. C’est relatif à l’usage dont on en fait et le lieu où on le fait ! Si c’est en privé, plus particulièrement à la maison, ça pourrait passer. Mais, si elle est chantée « dans un lieu ouvert au public ou devant un nombre de personnes en dehors du cercle normal de la famille ou des connaissances », les droits d’auteurs s’appliquent ! Par exemple, s’il vous est déjà arrivé que le serveur ou un chanteur vous la chante dans un restaurant, eh bien, soyez assuré qu’il y aurait des questions à se poser en terme de légalité ! Il faudrait techniquement une license de la part de certaines agences afin de pouvoir l’utiliser ! Rappelons-nous lorsque Marilyn Monroe l’a chantée à John F. Kennedy : « Happy birthday Mr President ». Le film se devait de payer ses redevances, mais, Marilyn ou son entourage l’ont-ils fait au moment de la chanter ? C’est à vérifier, sûrement que oui. Également, la loi exige que des redevances soient payées si la chanson est utilisée, notamment, dans le cadre de présentations publiques ou dans des films, des produits commerciaux ou à travers tout autre moyen servant à faire des profits.
Finalement, la prochaine fois que vous chanterez « Happy birthday to you », assurez-vous des circonstances dans lesquelles vous le faites, pensez au fait que le monde juridique est avec vous dans tous vos instants, même vos moments de bonheur, et sachez qu’au moins, vous continuez à contribuer au bonheur de quelqu’un comme l’ont toujours fait les sœurs Hill !