La présence des jeunes au niveau public est encouragée, mais souvent déficiente. Au moment où la question des frais de scolarité a suscité de grands débats et plusieurs manifestations au Québec, certains individus ont dû jouer un rôle important devant le public et à travers les médias. Ce fut le cas d’un jeune étudiant qui entamera ses études en droit cet automne à l’Université de Montréal. Qui n’a pas entendu parler de Léo Bureau-Blouin, celui qui fut à la tête de la FECQ, la Fédération Étudiante Collégiale du Québec. Un étudiant rempli de détermination et qui se présente comme candidat aux prochaines élections provinciales sous la bannière du Parti Québécois. Nous l’avons rencontré et c’est avec plaisir qu’il accorde cette entrevue exclusive à Jurizone.
Jurizone: Monsieur Bureau-Blouin, vous venez de finir le Cégep et vous vous apprétez à poursuivre des études en droit, qu’est-ce qui vous a motivé à faire le saut en politique et de vous porter candidat dès maintenant ?
Léo Bureau-Blouin: À la suite de mon passage comme représentant étudiant à la FECQ, je me suis demandé de quelle manière je pouvais faire en sorte que mes convictions puissent devenir de véritables politiques publiques. J’ai été approché par le Parti Québécois et j’ai fait le choix de la politique.
Jurizone: Vous êtes jeune et certains voient cela comme un obstacle, que leur répondez-vous ?
Léo Bureau-Blouin: Les gens que je rencontre le voient plutôt comme un atout. Malgré que les jeunes représentent le tiers des voix aux élections, ils sont faiblement représentés à l’Assemblée nationale. Le taux de participation des jeunes dans mon comté de Laval-des-Rapides a été anémique aux dernières élections à 20%. J’espère que l’arrivée d’un jeune en politique permettra d’augmenter ce taux.
Jurizone: Vous avez été président de la FECQ (ndlr : Fédération Étudiante Collégiale du Québec) à un moment où celle-ci a été sous les projecteurs des médias. Comment avez-vous pu gérer la situation ?
Léo Bureau-Blouin: J’avais une équipe solide à mes côtés. Je pense que j’ai su garder mon sang-froid et conserver mon esprit d’analyse tout au long du conflit.
Jurizone: Quelles caractéristiques faut-il avoir pour quelqu’un qui se trouve à être président d’une association en plein conflit ou qui souhaite se porter candidat à des élections ?
Léo Bureau-Blouin: Intégrité, passion et dévouement
Jurizone: Le fait de vous lancer en politique vous a-t-il fait quelques ennemis parmis vos amis de l’association ou des autres associations ?
Léo Bureau-Blouin: Certains ont mal réagi, mais la plupart m’ont appuyé dans ma démarche. On ne peut jamais faire l’unanimité.
Jurizone: Certains n’hésitent pas à vandaliser des pancartes en pleine campagne électorale alors que les candidats en question n’ont souvent rien à avoir avec la reproche en question. Que pensez-vous d’une pareille situation ?
Léo Bureau-Blouin: Le vandalisme est condamnable en tout temps. On constate qu’en temps électoral, des groupes en profite. Je ne pense pas que c’est un moyen efficace pour faire progresser ses revendications.
Jurizone: À l’époque du conflit étudiant, plusieurs personnes ont obtenu des injonctions des tribunaux afin de pouvoir poursuivre leurs études et éviter de mettre en péril leur session, injonctions qui n’ont souvent pas été respectées par d’autres. L’administration de la justice en prend un coup lorsque des décisions ne sont pas respectées. Que pensez-vous de la situation ?
Léo Bureau-Blouin: J’ai toujours affirmé qu’il fallait respecter les injonctions. Je pense que des processus existent pour contester les lois et c’est ce que j’ai privilégié.
Jurizone: Comment pensez-vous qu’il est possible de gérer une situation lorsque deux droits s’affrontent, notamment entre le droit de manifester et le droit de participer aux cours ?
Léo Bureau-Blouin: Je crois qu’il faut encadrer le concept de «grève étudiante» dans la loi sur l’accréditation et le financement des associations des élèves ou d’étudiants pour éviter des dérapages. Il faut dégager un consensus sur cette question.
Jurizone: Vous prévoyez poursuivre des études en droit, pourquoi vous avez fait ce choix ?
Léo Bureau-Blouin: Parce que je pense qu’il faut encourager l’éducation tout au long de la vie et permettre aux députés de constamment se perfectionner.
Jurizone: Puisque vous vous présentez en politique et vous prévoyez poursuivre des études en droit, quelle est votre opinion sur le droit de vote sachant qu’ailleurs dans le monde, des gens aimeraient exercer leur droit de vote en toute liberté alors qu’ici certains sous-estiment la valeur de celui-ci ?
Léo Bureau-Blouin: Les politiciens doivent trouver des façons de se rapprocher de la population. Plusieurs ne sont plus intéressés par la politique. Il faut travailler à développer des outils pour mieux dialoguer avec les citoyens.
Jurizone: Selon vous, pour s’assurer d’une bonne démocratie, un voteur doit-il voter par simple contestation ou doit-il bien analyser le profil du candidat, ses positions, la plate-forme électorale ?
Léo Bureau-Blouin: Un peu des trois! Je crois qu’un vote doit refléter un ensemble de facteurs.
Jurizone: Quelle est, selon vous, l’importance de l’implication des jeunes en politique, quel que soit le parti auquel ils aimeraient adhérer ?
Léo Bureau-Blouin: Très importante. Les jeunes doivent prendre conscience de leur force collective et l’implication politique peut aider les jeunes à s’émanciper.
Jurizone: Avocat ou politicien ?
Léo Bureau-Blouin: Je ne pense pas que la politique nous dissocie de notre profession que l’on souhaite exercer. Les deux.
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