Elle est membre du Barreau du Québec diplômée en droit de l’Université de Montréal et titulaire d’un Juris Doctor en Common law en plus d’avoir une maîtrise de l’Université McGill. Elle a également étudié le droit international à l’Institut international de droit comparé de l’Université de Sandiego. Elle pratique le droit actuellement comme conseillère juridique au sein d’Aligo Innovation, un société de valorisation de la recherche universitaire québécoise après avoir pratiqué en droit civil et droit corporatif au sein d’un cabinet privé suivi d’une orientation en droit de la santé et des biotechnologies. D’ailleurs, elle a enseigné à Mcgill, notamment comme chargée de cours en droit et politique de la santé pour des étudiants en médecine. Elle est une jeune femme issue d’une communauté culturelle et qui s’implique beaucoup au sein de la société québécoise. Après s’être impliquée au sein du Jeune Barreau de Montréal, elle est actuellement membre du comité des droits de la personne du Barreau du Québec. Elle s’est impliqué activement au sein de plusieurs organismes, notamment le Conseil régional des élus de Montréal et le Forum Jeunesse de l’Île de Montréal. Plus récemment, elle vient d’être sélectionnée pour faire partie du Réseau jeunes femmes leaders des Cravates Roses. Elle voit en la diversité un facteur de stimulation dans les idées et voit en l’expression d’un désaccord l’importance que ça se fasse dans le respect et le dialogue. C’est avec plaisir que cette avocate a accordé une entrevue à Jurizone.
Jurizone: Me Salman, vous êtes membre du Barreau du Québec depuis 2010. Vous êtes diplômée en droit de l’Université de Montréal et titulaire d’un Juris Doctor en Common law en plus d’une maîtrise en droit de l’Université McGill. Vous avez également étudié le droit international pendant deux étés en Europe à l’Institut international de droit comparé de l’Université de Sandiego. Pourquoi avez-vous choisi de poursuivre des études en droit et de devenir avocate ?
Me Shahad Salman: D’abord, j’ai fait mon cégep en science de la santé car j’avais un intérêt pour les mathématiques et la chimie. Je me dirigeais en physiologie pour faire une maîtrise en génie biomédical avant d’avoir été inspirée par un cours de droit et politique. Depuis que je suis dans la pratique, c’est l’approche humaine du droit que j’apprécie le plus. Je réalise aujourd’hui que ces deux intérêts, le droit et la science, que l’on croit non joignable, se combinent parfaitement dans ma pratique du droit.
Jurizone: Vous êtes conseillère juridique au sein d’une société de valorisation de la recherche universitaire québécoise après avoir pratiqué le droit dans un cabinet privé en droit civil et en droit corporatif en plus d’avoir enseigné à l’Université McGill, notamment comme chargée d’un cours de droit et politique de la santé pour des étudiants en médecine. Comment trouvez-vous votre expérience ?
Me Shahad Salman: J’ai un parcours intéressant car j’ai pu évoluer dans divers milieu en cabinet privé, en recherche et maintenant en entreprise, et j’ai même eu la chance d’essayer l’enseignement du droit à l’université. J’ai commencé en pratique privé en droit civil et corporatif pour ensuite orienter ma pratique vers des domaines plus spécialisés. Aujourd’hui, je pratique dans les domaines à l’intersection du droit et de la science, tel le droit de la propriété intellectuelle, des biotechnologies et de la santé. Je dois souligner que ma pratique actuelle au sein d’une société de valorisation est très stimulante étant donné qu’on travaille dans un milieu effervescent où l’objectif est de contribuer à mettre en valeur l’innovation québécoise.
Je dois aussi souligner que mes implications bénévoles, mais aussi académiques m’ont amené à découvrir et à appliquer les différentes facettes du droit de la personne, un domaine qui me passionne, et une compétence que je mets bénévolement au service des autres et de différentes causes sociales.
La diversité de ce parcours me permet aujourd’hui de comprendre les divers enjeux de ces milieux de pratique pouvant ainsi répondre aux préoccupations de divers membres du Barreau de Montréal.
Jurizone: Vous portez le hijab et ça ne vous a pas arrêté de poursuivre de longues études, de décrocher de bons emplois et de vous impliquer socialement. En tant qu’avocate, que pensez-vous des préjugés dont on entend parfois ou qu’avez-vous à dire à cet égard ?
Me Shahad Salman: Nous avons tous des préjugés envers l’autre, par contre, il faut toujours s’assurer que l’expression de ces sentiments se fasse dans le respect et dans le dialogue. Le désaccord sur une pratique est toujours permis c’est la beauté de notre état de droit.
Ceci dit, à mon avis les meilleurs et les plus beaux débats se font sur les idées et sur les propositions. Dans mon cas, lorsque je discute à quelqu’un de différent par apparence physique, je le fais au niveau de ces idées. Ainsi, j’aime que lorsqu’on me parle, on le fait pour débattre d’idées qui mènent à des changements et des améliorations pratiques dans un milieu, une institution, une société etc.
Jurizone: Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à un poste de conseillère dans le cadre des élections actuelles au Barreau de Montréal ? (ndlr: du 25 avril au 4 mai 2016)
Me Shahad Salman: Je me suis impliquée au Jeune Barreau de Montréal, et actuellement je le fais au Barreau du Québec en tant que membre d’un comité consultatif. Aujourd’hui, je veux m’impliquer activement au sein du Barreau de Montréal, car j’estime que c’est une institution forte et qui donne le goût d’y participer.
J’ai un désir profond de pouvoir contribuer activement à certaines solutions liées à plusieurs enjeux nouveaux et anciens. Je réfère notamment à ceux découlant des récents changements dans notre milieu juridique et des défis constants dérivés des technologies de l’information, mais aussi ceux liés aux jeunes et aux femmes dans la profession ainsi qu’à l’accès à la justice sur le territoire montréalais.
Jurizone: En quelques mots, que proposez-vous ?
Me Shahad Salman: Je propose des approches sur trois volets : pour les membres, pour le public, pour l’Institution. J’estime que continuer à bâtir sur des assises fortes c’est, pour les membres, repenser la façon de communiquer pour assurer une plus grande présence et assurer de mieux communiquer ses services pour mieux servir et être plus engageant. Pour le deuxième volet, je suggère d’innover dans les idées d’accès à la justice pour en faire une priorité de la mission d’accès à la justice. Enfin, j’estime qu’un Barreau fort c’est aussi une institution bien ancrée dans son milieu, c’est pourquoi j’estime qu’il est possible de miser sur le milieu communautaire montréalais pour mieux transmettre son message.
Jurizone: Vous êtes jeune, vous êtes une femme et vous êtes issue d’une communauté culturelle. Comment trouvez-vous que ces trois aspects vous aident dans votre cheminement et votre pratique du droit ?
Me Shahad Salman: À mon avis, la diversité de genre, d’âge, d’origine etc. est bénéfique dans tous les milieux et sphères de la société. Je crois que dans le domaine du droit, la créativité dans les idées est importante, et la diversité peut stimuler les idées. Par contre, j’estime que les femmes et les jeunes dans notre profession font face à des enjeux importants, notamment et respectivement la conciliation travail-famille-implication sociale et la question de la recherche d’emploi et le développement de carrière. Ainsi, la diversité peut parfois amener des défis dans la pratique.
Jurizone: Quel message avez-vous pour vos confrères et consoeurs de la profession ?
Me Shahad Salman: Nous avons une belle institution qui nous gouverne à Montréal et j’invite mes consœurs et confrères de me permettre d’y contribuer, car je le ferai avec eux. Notre Barreau de section peut profiter de l’occasion offerte par les défis anciens et nouveaux qui sont à nos portes pour être plus actif et engageant auprès de ses membres, et plus présent aux yeux du public. Pour participer à cette vision en votant et pour contribuer à faire connaître ma candidature visitez shahadsalmanavocate.com.
(c) Jurizone, 2016