Les FinTech, nées de la fusion du monde bancaire, financier et des nouvelles technologies, ont réussi le pari de modifier durablement un écosystème ancien, parfois opaque, et dans lequel la concurrence n’avait jamais été réellement de mise. L’adaptation de la FinTech dans le secteur bancaire et financier au sens large Misant sur des services inédits, sur le “tout en ligne”[1].
Les années 1970 ont été marquées par l’émergence de l’informatique et son exploitation dans l’industrie et le commerce ; les années 1990 par son application dans les activités boursières et bancaires;les années 2000 par la distribution multicanale de services par internet ; les années 2010 par le développement des « technologies cognitives » et des nouveaux écosystèmes de la FinTech qui a pu être représentée successivement comme une évolution, unetransformation, une mutation, une métamorphose, une révolution des technologies, des organisations et de la société du XXIe siècle[2].
Le développement croissant de la FinTech dans une space mondialisé constitue une véritable révolution créant un nouveau milieu pour communiquer, produire, consommer, échanger, s’informer, se divertir.
L’objectif de notre intervention sera donc d’éclaircir ces perspectives en répondant à la question suivante : Quel sera l’impact des Fintech sur la structure des marchés bancaires, financier et assuranciel ?
Pour répondre à cette interrogation, nous allons commencer par élaborer la nature des FinTech (1). Nous expliquerons ensuite comment les FinTech peuvent affecter la structure des marchés bancaires, financier et assuranciel(2).
1- FinTech, de quoi s’agit-il ?
La FinTech est une contraction de deux termes anglais, “Financial Technology“, qui se traduit en français par “Technologie financière“. Bien que l’expression existe depuis les années 80, ce n’est que suite à la crise financière mondiale de 2008 que certains groupes ont commencé à employer le terme dans un contexte professionnel. Suite à un essor mondial (une croissance exponentielle du nombre de projets et du financement dédié au secteur) en 2010, l’expression s’est popularisée avec le grand public à partir de 2015.
Peut-ont définir la FinTech comme étant « une entreprise digitale du monde financier, bancaire, assuranciel[3] ,ou comme des sociétés qui associent les technologie digitales aux services bancaire et financiers[4].
De manière générale, la fintech désigne une entreprise fournissant des services alliant technologie et finance. Ce type de société intervient donc dans les divers domaines de la finance (banque, assurance, conseil en investissement, etc.) en utilisant les technologies du numérique, de l’intelligence artificielle ou encore du mobile. Ce sont généralement des start-ups qui maitrisent la technique de la communication et de l’information[5].
La FinTech couvre les innovations numériques et les innovations technologiques en matière de modèles d’entreprise dans le secteur de la banque et la finance. De telles innovations peuvent bouleverser les structures actuelles du secteur et en flouter les frontières, faciliter la désintermédiation stratégique, révolutionner la façon dont les entreprises existantes créent et fournissent des produits et des services, offrir de nouvelles passerelles pour l’entrepreneuriat et démocratiser l’accès aux services financiers, mais elles peuvent également représenter d’importants défis en termes de protection de la vie privée, de réglementation et d’application de la loi[6].
Parmi les exemples d’innovations qui sont aujourd’hui au cœur de la FinTech figurent les crypto-monnaies et la chaîne de blocs, les nouveaux systèmes numériques de conseil et de négociation, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, le prêt entre particuliers, le financement participatif en fonds propres, gestion de portefeuille en ligne , et les systèmes mobiles de paiement.
2- Les FinTech, bousculent-elles la structure des marchés bancaires, financiers et assurantiels ?
Les nouvelles technologies ont toujours été perturbatrices, cela n’est pas nouveau :il va de même de celles utilisées par la FinTech , les perturbations concernent tant les services et les produit et l’intermédiation , qui sont d’un point de vue juridique , des points d’appui de l’organisation et de l’activité du secteur bancaire, financier et assurantiel.
A- Les services
Les offres de services financiers ou bancaires proposés par les FinTech peuvent être classés en trois catégories différentes : les services de paiement (paiement mobile), les services de financement (financement participatif) et les services d’investissement (Trading Haute Fréquence).
Paiement mobile : Les modes de paiement évoluent à grande vitesse aujourd’hui ; c’est le cas notamment de portefeuille électronique ou E-Wallet en anglais, Il permet de réaliser une opération de paiement de manière électronique et dématérialisée, des opérations de paiement par la saisie d’identifient , comme par exemple le numéro de téléphone mobile ou l’e-mail de l’utilisateur.
Les plates-formes de financement participatif (crowdfunding ou crowdlending) permettent à un ensemble de contributeurs indépendants de financer directement des projets identifiés. Elles sont utiles pour tester l’engouement que génère le projet ; financer la première phased’un projet qui servira de preuve de concept pour les autres financeurs et faire des « pré-ventes » de votre produit. Cela permet de calibrer la production d’un objet à la demande pour ne pas faire de dépenses inutiles[7].
Le Trading Haute Fréquence (THF) consiste à transmettre automatiquement et à très grande vitesse des ordres sur les marchés financiers, sans intervention humaine, à l’aide de programmes informatiques complexes, appelésalgorithmes.
B- Les produits
Les produit sont traditionnellement des bien tels que la monnaie notamment l’euro ou le dollar ou encore les titres comme les actions et les obligation. Leur support réside dans le papier ou des inscriptions en compte , la technologie de l’information et de la communication fait émerger la FinTech, et avec elle crypto-monnaie et les actifs numériques permettant de lever le fond[8].
C- L’intermédiation
Les banques et les établissements de crédits, autrefois considérés comme un des secteurs financiers les plus « stables », apparaît aujourd’hui comme un secteur le plus susceptible d’être perturbé par l’émergence des FinTech.
Les FinTech se concentrent donc sur un segment précis du secteur d’intermédiation bancaire et fin, et y développent des solutions particulièrement ciblées et efficaces pour améliorer les interactions avec les consommateurs et les entreprises.
Les FinTech constituent aujourd’hui l’opportunité de renforcer la puissance d’intermédiation bancaire et financière et de se réinventer et d’améliorer la relation clientèle en offrant plus de souplesse et l’accès à une gamme de services plus étendue parfois collatérale et complémentaire à leur métier de base dans un environnement technologique moderne, sécurisé et disponible sans contrainte géographique et temporelle.
[1] PHILIPPON (-TH), l’opportunité de la fintech, , Rev d’économie financier,2017/3 N° 127 , p 174
[2]DOMBRET (-A), Au‑delà de la technologie : une réglementation et une supervision adéquates à l’ère des fintechs, Rev de la stabilité financier, avril 2016 ,p88
[3] TANDEAU DE MARSAC, (-S), quel droit pour les fintech ,inLe financier, le juriste et le geek: Les défis des métiers du conseil, du chiffre et du droit, Ed Maxima,2018 , p 205
[4]WIEL (-L), l’impact des fintech sur la structure des marchés bancaires, Rev d’économie financier, 2019/3 N° 135 , p 185
[5]DOMBRET (-A),op cit ,p89
[6]BOUYALA (-R), la révolution fintech ,Ed RB,2016, p25
[7]LE FUR (A-V) ,LE CROWDFUNDING : LE CADRE JURIDIQUE NATIONAL ET LE FUTUR CADRE EUROPÉEN, Droit et Patrimoine, Nº 274, 1er novembre 2017,p12
[8]Bonneau(Th), Verbiest (Th) Fintech et droit : Quelle régulation pour les nouveaux entrants du secteur bancaire et financier ?,E:Revue Banque , 2e édition 2020,p25